J'ai accueilli un jeune atteint de troubles psychiatriques. Quatre assistants familiaux s'occupaient de sa situation et, quand on m'a proposé cet accueil, on m'a mise en garde : « il parle fort, il peut avoir un comportement peu commun, il n'est pas ordinaire ». Mais je n'avais pas la notion de l'éventuel danger qu'il pouvait présenter, jusqu'au jour où il a fait des menaces de mort. J'ai eu très peur et j'ai dit « stop » ; mes trois collègues ont aussi arrêté de l'accueillir. Je regrette qu'un jeune porteur de troubles psychiatriques soit envoyé dans des familles d'accueil. Nous ne sommes pas formés pour cela, nous ne sommes pas des infirmières psychiatriques, nous n'avons jamais travaillé dans des hôpitaux psychiatriques. Notre maison est ouverte à tout moment, et j'ai le souvenir qu'un jour mon fils est arrivé avec sa propre fille alors que ce jeune homme venait de se griffer au sang… Il y a vraiment des situations que l'on ne peut pas maîtriser.