Je peux témoigner à titre personnel, car si je ne suis pas assistante familiale, ma mère l'a été dans les années 1980, à l'époque où on appelait encore « gardiennes » celles qui travaillaient en accueillant des enfants. Ma mère était spécialisée dans ce que l'on appelle maintenant les accueils d'urgence : les enfants arrivent la nuit, on leur dit que c'est pour trois jours, et finalement ils restent treize ans. Un enfant ne s'attache pas forcément aux autres enfants, ou alors à certains et pas à tous ; je pense que c'est la même chose en ce cas. Mais tout n'est pas évident : pensez, vous êtes seul dans votre chambre, et finalement – à l'époque, c'était comme ça – vous la partagez avec trois autres enfants d'un seul coup… Ensuite, les choses se font naturellement, parce qu'on partage des moments, de la complicité.