J'ai un gros problème avec une jeune. Elle avait trois ans quand elle est arrivée à la maison, elle va avoir dix-neuf ans et elle est scolarisée en première année de Bac Pro, des études qui durent normalement trois ans. Quand elle a eu dix-huit ans, le conseil départemental lui a signé un contrat jeune majeur d'un an. Mais il y a eu une visite de contrôle récemment et on lui a dit : « Tu as déjà un CAP. On va te chercher un appartement, et tu seras autonome. » Donc, je me bats – et j'ai vraiment déclaré la guerre. C'est une gamine qui, quand elle est arrivée à trois ans, ne savait pas marcher, ne savait pas parler, était handicapée et vouée à l'échec. Par sa volonté féroce de vivre et de s'en sortir, elle a eu un CAP. Certes, ce n'est pas un master, mais elle continue vers un bac pro alors qu'on l'avait orientée vers un ITEP. Alors qu'elle a un mérite énorme, on lui dit : « Eh bien non, maintenant, tu as dix-huit ans, tu es autonome, tu vas prendre un appartement et tu vas te débrouiller, et ton contrat jeune majeur, on ne le signera pas. » Certains enfants peuvent être autonomes à dix-huit ans, mais voyons les nôtres : on sait tous qu'on a des « Tanguy » à la maison. Mais ces enfants-là, sous prétexte qu'ils sortent de l'ASE, on les met à la rue ! C'est révoltant !