Tout d'abord, les garanties sont renforcées pour les agents par rapport au détachement classique, avec le maintien de la rémunération – il est bon de rappeler cette évidence. De plus, si les salariés du secteur privé qu'il rejoint sont, à compétences et fiche de poste égales, mieux payés que l'était cet agent dans le secteur public, il verra sa rémunération alignée vers le haut. Ainsi, la garantie salariale de l'agent public détaché fonctionnera dans les deux sens : maintien de la rémunération si les salariés du privé sont moins bien payés et, dans le cas contraire, alignement vers le haut.
Autre garantie, l'agent public détaché d'office sera assuré d'occuper la même fonction pendant toute la durée du détachement ou de l'externalisation. Nous avons également maintenu – autre évidence à souligner – l'avancement et la promotion de l'agent. Nous avons prévu que, si cet agent, qu'il soit contractuel ou titulaire, candidate à un poste public devenu disponible et qu'il est retenu, il réintégrera quasi automatiquement l'administration sans préjudice pour sa carrière : ainsi, son retour dans l'administration se fera à déroulement de carrière égal.
Autre garantie encore, si l'agent public souhaite intégrer la structure privée dans laquelle il aura été détaché, il sera éligible à l'indemnité de départ volontaire. En cas de démission de la fonction publique, il pourra ainsi bénéficier de cette indemnité.
Telles sont les conditions du régime de détachement d'office. C'est, je le répète, un régime plus protecteur pour les agents que le régime du détachement classique, même s'il accompagne, c'est vrai, une éventuelle externalisation décidée par une autorité publique. On a le droit de considérer comme foncièrement négatives les externalisations – c'est un débat. Elles sont toutefois autorisées par la loi et peuvent être mises en oeuvre dans le respect à la fois de la volonté politique des autorités administratives et du principe de libre administration des collectivités.
En commission des lois, j'ai présenté, au nom du Gouvernement, un amendement visant à élargir le dispositif du détachement d'office, en plus des entreprises privées, à des organismes privés à but non lucratif ou n'ayant pas le statut d'entreprise. Je le précise d'emblée pour ne pas être accusé de retenir les mots : ces organismes pourront être des fédérations sportives, des associations régies par la loi de 1901, des mutuelles ou des organismes à but non lucratif intervenant dans le domaine sanitaire et social. L'alinéa 11 de l'article 28 ne vise pas uniquement la situation des CTS.
Le Premier ministre a, par exemple, évoqué il y a quinze jours, en Charente, la possibilité de confier la gestion de maisons de services au public à des mutuelles – il a cité la Mutualité sociale agricole. J'ai eu moi-même l'occasion d'inaugurer une maison de services au public gérée, à titre expérimental, par une fédération départementale des Familles rurales, qui accueille le public dans les mêmes conditions qu'un service public et qui pourrait bénéficier de détachements.