Je souhaitais réagir à l'amendement précédent, qui s'apparente cependant à l'amendement de Mme Petit dans la mesure où il illustre le décalage entre les textes existants et la réalité constatée sur le terrain. J'ai dans les mains un dossier que je remettrai tout à l'heure à M. le secrétaire d'État. Une personne m'a écrit hier pour me faire part des difficultés qu'elle a rencontrées, en tant que personne handicapée, pour passer le concours interne de l'agrégation. Elle a sollicité un aménagement des épreuves. Permettez-moi de vous lire quelques lignes de son courrier : « La première année, je devais dicter ma dissertation à une personne censée la transcrire sur copie. Je suis tombée sur une très jeune intérimaire qui est arrivée avec un stylo non effaçable, faisant énormément de fautes d'orthographe que je devais corriger, ne maîtrisant aucun terme technique complexe, et à qui je devais épeler chaque mot. Bien sûr, ma copie toute raturée, mal écrite, n'a pas passé la barre de l'admissibilité. » Cette personne n'a réussi le concours de l'agrégation qu'à la troisième tentative. Elle a demandé à l'administration le droit de consulter ses copies mais ne l'a pas obtenu. Elle termine sa lettre en qualifiant son parcours de cauchemar et en expliquant qu'entre le texte qui lui permettait d'accéder au concours et la réalité, le décalage était énorme. Je la cite : « Ce n'est qu'une partie de l'iceberg de ce que l'on vit en tant qu'enseignant handicapé au sein de cette grande institution éducative. »
Nous devons tous veiller à ce que les textes que nous votons soient adaptés à la réalité, de même que les décrets d'application publiés par le Gouvernement. Je rejoins les propos de Mme Bannier : nous avons beau écrire la loi, nous devons aller plus loin et vérifier qu'en pratique, toutes les conditions sont réunies pour que les personnes handicapées bénéficient des mêmes droits que les personnes valides.