Il convient de présenter plus en détail le projet SESAME. C'est une première en Europe. En 2015, j'ai été alertée sur la surmortalité précoce due aux particules fines et aux pollutions de l'air. Ayant eu des antécédents de maladie liée à la pollution, j'étais sensibilisée au problème. Une étude de 2008 trouvée sur internet tendait à montrer que certains arbres absorbaient les particules fines, d'autres les oxydes d'azote, d'autres l'ozone. On sait par ailleurs qu'il y a en ville des îlots de chaleur qui ne feront que s'aggraver avec le réchauffement climatique. D'où l'idée de rechercher les essences d'arbres permettant de répondre aux différentes pollutions. Il nous fallait aussi penser aux animaux et, pour cela, croiser les données. Je me suis donc rapprochée du CEREMA, qui a pris en charge une partie du coût de l'étude, à hauteur de 20 000 €, en raison de son caractère innovant.
Nous nous sommes intéressés aux espèces aptes à résister à une élévation des températures et au stress hydrique. Nous avons défini différents profils urbains et avons pris en compte la biodiversité – papillons, lichens –, et particulièrement l'impératif de protection des abeilles sauvages, menacées par la multiplication des ruches. Une législation protectrice serait indispensable pour protéger les 2 600 espèces d'abeilles sauvages. Des associations d'arbres, composées par strates, sont en préparation.
J'aimerais beaucoup que les métropoles se tournent vers l'agroforesterie. J'ai donc une autre demande à vous adresser en matière d'évolution de la législation : au-delà du bio, il conviendrait de promouvoir l'agroforesterie bio, qui engagerait un cercle réellement vertueux, prenant en compte les diverses dimensions de la biodiversité : insectes et auxiliaires de culture.