Nous avons longuement discuté de la manière dont nous pourrions amener les Français à investir leur épargne dans le capital des entreprises. Au-delà des aspects fiscaux, la question possède une dimension culturelle. On est en droit de se demander s'il n'existerait pas une sorte d'aversion française pour le capital qui ferait que, quoi qu'on fasse, l'épargne ne pourrait pas être investie. Pourtant, au début du XXe siècle, la société française était une société d'actionnaires : même dans les tout petits portefeuilles, on trouvait des actions. Que s'est-il donc passé ? Certes, il y eut un certain nombre de réformes, mais il y a eu aussi un changement culturel, qu'il nous faut tenter d'inverser. C'est ce que nous voulons faire via l'amendement qu'a déposé, au nom du groupe MODEM, mon éminent collègue Bourlanges.
L'objectif est de préparer la jeunesse à l'idée que son épargne pourrait être investie dans les actions des entreprises de France. Pour ce faire, il s'agit de permettre aux jeunes âgés de seize à dix-huit ans d'ouvrir un plan d'épargne en actions – PEA – et de commencer à participer au capital des entreprises de France. Cette mesure aurait un coût budgétaire limité, puisque le plafond des versements n'est pas très élevé et qu'il faut une durée de détention minimale pour pouvoir bénéficier du régime fiscal favorable. Elle nous paraît donc à la fois pédagogique et budgétairement raisonnable.