Vous venez de le dire, monsieur le ministre, notre population augmente. Il faut donc corréler les moyens de l'éducation nationale avec cette augmentation. Alors ouvrons des centres d'accueil, recrutons des personnels enseignants et administratifs, donnons à ce grand ministère les moyens humains et financiers pour réussir.
Au lieu de cela, vous faites le choix de supprimer 1 800 postes dans le secteur de l'éducation. Vous vous félicitez des 850 millions d'euros d'augmentation de votre budget mais lorsqu'on prend en compte l'inflation d'1,8 point et l'augmentation de 0,4 % de la population, on s'aperçoit que le budget baisse au bout du compte de 0,8 %. Vous n'atteindrez donc jamais l'objectif de développement nécessaire de ce grand ministère. Ce n'est pas avec quelques mesurettes comme le dédoublement des classes de CP et de CE1 en réseau d'éducation prioritaire que vous résoudrez le problème : en Ariège, une classe seulement était concernée par ce dédoublement l'an dernier – cette année, je vous l'accorde, il y en aura deux – et nous ne devons pas être un cas isolé. Cette prétendue solution, si elle fonctionne dans les métropoles, est inefficace dans l'espace rural. Elle s'inscrit dans la continuité de la politique d'inégalités territoriales du Gouvernement.
Une autre de vos solutions, c'est l'école-entreprise. Tout y est : la prime au mérite incitative, les heures supplémentaires, un recours toujours plus fréquent aux contractuels, la création de passerelles du public vers le privé… Monsieur le ministre, quand comprendrez-vous enfin que l'éducation nationale a besoin d'une augmentation de moyens pour accompagner l'émancipation de nos enfants et non de rentrer, comme vous le souhaitez, dans un secteur marchand qui accompagne sa déliquescence ?