La semaine dernière, Marie Tamarelle-Verhaeghe et moi-même avons présenté au Comité d'évaluation et de contrôle de l'Assemblée nationale notre rapport intitulé : « Évaluer l'école pour la réussite de tous ».
Nous y défendons une culture de l'évaluation positive, partagée, avec une finalité pédagogique claire : aider les élèves à progresser dans leur apprentissage, et donner aux enseignants les outils pour adapter leur pédagogie avec un réseau d'accompagnement de personnes-ressources que nous avons appelé le « service post-évaluation ».
Nous proposons, entre autres : que les évaluations standardisées soient centrées sur les acquis du socle commun à l'entrée des cycles : CP, CM1, cinquième, ce qui constitue une petite différence avec ce qui se pratique aujourd'hui ; que ces évaluations soient contextualisées, qu'elles prennent en compte les compétences extrascolaires des élèves, et que l'on diffuse l'autoévaluation, très peu pratiquée dans notre pays ; un certain nombre de critères qualitatifs enfin, comme le climat scolaire que vous avez évoqué tout à l'heure.
Vous l'avez compris, l'évaluation que nous défendons n'est pas un outil de mise en concurrence ou de classement entre élèves et établissements. Nous ne voulons pas lier l'évaluation des élèves et l'évaluation de la qualité des enseignants – je pense au débat qui s'est engagé aujourd'hui sur la prime au mérite. Nous ne voulons pas non plus lier l'évaluation des élèves ou des enseignants avec l'allocation des moyens aux établissements en fonction des résultats.
Nous proposons deux pistes importantes, qui pourraient effectivement figurer dans le projet de loi que vous défendrez en 2019.
Première piste : fusionner les deux inspections générales dans un Conseil général de l'enseignement scolaire, ce qui permettrait de centrer la mission des inspecteurs sur l'accompagnement et le conseil des enseignants. Qu'en pensez-vous ?
Seconde piste : conforter le Conseil national de l'enseignement scolaire (CNESCO) dans le pilotage de l'évaluation des politiques publiques dans le système éducatif. Vous avez plutôt évoqué une absorption. Que comptez-vous faire ?