Monsieur le ministre, ma question porte sur la ségrégation sociale et scolaire, plus particulièrement au collège ; ce sujet est longtemps resté confidentiel mais commence à émerger dans le débat public en cette rentrée.
On le sait, certains établissements sont évités, voire « ghettoïsés », en particulier dans les grandes villes, comme l'ont montré un certain nombre d'études récentes. Pour sortir de cette situation, depuis plusieurs années, des efforts importants ont été engagés dans ces établissements en matière d'offre scolaire, de manière à y attirer des enfants de familles de classe moyenne. Vous-même avez rétabli les classes bi-langues, le latin et le grec dans les collèges qui en ont le plus besoin. Mais cette politique de l'offre suffit-elle ? Dans certains collèges de Paris, il semble que tout a été tenté : on a investi des moyens considérables pour pouvoir proposer aux élèves et à leurs familles toutes les options possibles et imaginables ; pourtant, les résultats ne sont pas au rendez-vous : 75 % des catégories socioprofessionnelles supérieures du secteur continuent à se détourner d'un des collèges de ma circonscription.
En 2015, pour lutter contre ces phénomènes de ghettoïsation qui menacent la cohésion sociale, une vingtaine d'expérimentations ont été lancées sur l'ensemble du territoire – je pense aux secteurs multicollèges dans les XVIIIe et XIXe arrondissements de Paris – pour créer une réelle mixité au sein des établissements.
Quel bilan tirez-vous de ces diverses initiatives ?
Par ailleurs, réfléchir sur la mixité suppose de faire la transparence sur la composition sociale des établissements. En 2015, j'ai moi-même fait adopter un amendement au projet de loi Égalité et citoyenneté allant dans ce sens. Lors d'une interview accordée le 10 septembre dernier, vous avez semblé vous montrer favorable à une meilleure accessibilité des données concernant les établissements. Pouvez-vous, monsieur le ministre, nous faire part de l'état de vos réflexions sur ce sujet ?