Intervention de élisabeth Borne

Réunion du jeudi 16 mai 2019 à 14h50
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

élisabeth Borne, ministre auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, chargée des transports :

Pour la clarté des débats, je voudrais que nous tombions d'accord sur le fait que prendre de l'argent aux sociétés d'autoroutes ne saurait être la solution magique. Nous avons déjà eu l'occasion d'en parler : certaines dispositions dans les contrats conclus avec ces sociétés stipulent que tout prélèvement supplémentaire doit être compensé. On peut le regretter ; je ne faisais pas partie du gouvernement qui a privatisé les sociétés d'autoroutes sans revoir les contrats. Quoi qu'il en soit, je note qu'aujourd'hui ces contrats existent. Or la France est un État de droit, ce qui implique de les respecter. Cela peut paraître regrettable, mais proposer un amendement et dire que, pour le gager, il n'y a qu'à taxer les sociétés d'autoroutes, ce n'est pas possible.

Je pense que la priorité absolue est d'offrir des solutions alternatives à l'usage individuel de la voiture à tous ceux qui, pour le moment, n'ont que ce moyen pour se déplacer. Or c'est précisément dans les 80 % du territoire où les collectivités n'ont pas pris la compétence mobilité que, de surcroît, il n'existe aucune solution alternative à la voiture pour tous les Français qui y vivent. Nous devons accompagner les collectivités, avec des dispositifs de soutien, dans le déploiement massif des véhicules électriques en libre-service, du transport à la demande, ou encore du covoiturage organisé. Je pense que si nous voulons répondre aux aspirations de nos concitoyens, aux difficultés qu'ils ont exprimées au cours des derniers mois, il nous faut prioritairement trouver des réponses dans ces territoires.

Si vous prenez le cas de Paris ou, plus globalement, de l'Île-de-France, l'abonnement coûte 75 euros. Son montant est remboursé à moitié par l'employeur. Il existe, de surcroît, des tarifications sociales et solidaires, réduisant le prix de 50 %, 75 %, parfois même jusqu'à la gratuité. En plus, à voir le nombre de personnes qui empruntent ces transports – je l'ai constaté pas plus tard qu'hier, en prenant la ligne 4 à l'heure de pointe –, on ne peut pas dire qu'il faille les rendre plus attractifs en termes de fréquentation.

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