Effectivement, la rédaction de l'amendement est réductrice sur ce point. On ne peut pas dire que s'il y avait 11 % de signataires dans un département, la pétition serait impossible. Je vous invite à bien intérioriser un fait : nous ne changeons pas le Règlement souvent car cela nécessite tout un travail de concertation. On ne va pas recommencer tout ce que nous sommes en train de faire si nous nous rendons compte que le taux de 10 % devrait être ramené à 5 % parce qu'il n'y a pas assez de pétitions.
Sur la publicité, point évoqué par M. Gosselin et Mme Jacquier-Laforge, je vous rappelle que toutes les décisions sont sur le site de l'Assemblée nationale. C'est peut-être un peu difficile à trouver : sur la page d'accueil, il faut cliquer successivement sur « Les députés », puis « Le Bureau » ou « La Conférence des Présidents », où sont répertoriées toutes les décisions.
En revanche, nous n'allons pas demander aux citoyens d'aller trouver les conditions d'application dans un sous-menu. Nous en sommes bien d'accord. Puisque toutes les pétitions seront publiées sur le site, nous devrons expliquer toutes ces conditions de manière simple et claire aux citoyens – peu importe que ce soit du niveau du Bureau –, en les faisant évoluer s'il y a lieu.
Quand le président Ferrand a écrit ce texte, c'était avec l'intention de revivifier le principe de pétitions. Dans cette salle, personne ne peut être sûr de la façon dont vont se comporter nos concitoyens. Se saisiront-ils de cette possibilité ? Les seuils seront-ils trop hauts ou trop bas ? On peut intellectualiser un seuil à 10 %, à 15 % ou à 5 %. En réalité, personne ne sait quel en sera l'impact réel.
Le but est bien de faire revivre cette procédure. Nous aurons collectivement progressé le jour où, à partir d'une pétition de 600 000 signataires, la Conférence des Présidents organisera un débat dans l'hémicycle, où celui-ci suscitera le dépôt d'une proposition de loi dans une niche, et où nous adopterons le texte directement inspiré de cette parole citoyenne.
Voilà l'objectif. Je vous invite vraiment à ne pas graver ces seuils dans le marbre parce que nous devons garder une flexibilité. Notre but est de faire vivre ces pétitions. Si une formule mathématique nous permettait d'anticiper le volume de pétitions à partir des seuils, je serais d'accord pour les inscrire. Puisque ce n'est pas le cas, gardons cette flexibilité. En revanche, notre institution doit fixer les règles du jeu de manière transparente et claire.