Un certain nombre de mes amis sont enseignants, ils ont été formés il y a cinq ou six ans, et la question du signalement reste difficile à aborder, y compris avec la famille.
Pourtant, toutes les personnes qui sont en contact avec les enfants devraient être formées ; la parole de l'enfant doit être écoutée, même si parfois l'enfant ment. Il vaut mieux entendre un mensonge une fois que de douter de tous les propos de l'enfant.
Nous devons absolument travailler la question de la prévention en amont pour arriver à aborder assez simplement la question des violences intrafamiliales. Elles doivent sortir du tabou et de l'intime. Car si beaucoup de violences sexuelles et d'actes de pédophilie sont commis dans les religions, et notamment au sein de l'église, beaucoup ont aussi lieu au sein de la famille et dans les mouvements de jeunesse et d'éducation populaire. La parole doit être libérée pour mettre fin à ces violences, poursuivre et condamner les responsables.
S'agissant des jeunes vivant en foyer ou en famille d'accueil, certains ne veulent pas être étiquetés ASE, afin que leurs copains ne soient pas au courant de leur situation. Je suis partagé sur cette question, car je comprends ce que ressent l'enfant. Mais il me semble préférable que le personnel d'éducation et les enseignants soient au courant de la situation de l'enfant, justement pour pouvoir l'accompagner, en lien avec la famille ou le foyer.
Lors de nos auditions d'enfants et de jeunes de l'ASE, j'ai été marqué par le fait que, contrairement à n'importe quel jeune, de milieu populaire ou favorisé, les enfants placés en MECS ne fêtent jamais leur anniversaire avec leurs copains.