Vous vous écartez dangereusement de cette ligne. Si le rappel de ce qu'a pu faire un président socialiste, Claude Bartolone, ne vous convainc pas, remontez le temps. D'autres présidents, d'autres sensibilités politiques ont su adopter cette ligne de conduite, la seule possible en démocratie.
Je pense ainsi à Philippe Séguin, qui proclamait, en 1994, en d'autres mots, la même idée que Camus : « La démocratie ne se résume pas à la loi de la majorité, elle s'exprime surtout dans le respect des droits de la minorité ».
C'est là votre tâche, ne l'oubliez pas.
Rappelons, pour conclure, un grand moment de l'histoire parlementaire, qui remonte à vingt-sept ans. Le même Philippe Séguin, ici même, prononça un discours mémorable, de plus de deux heures, pour défendre une exception d'irrecevabilité au projet de loi de ratification du traité de Maastricht. Ce discours fut ensuite édité en livre. Je ne pense pas, personne ici ne pense que ces deux heures furent, à l'époque, interprétées comme une procédure d'obstruction, ni qu'elles aient nuit au débat de l'époque.