Intervention de Michel Castellani

Séance en hémicycle du mardi 28 mai 2019 à 15h00
Modification du règlement de l'assemblée nationale — Article 8

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Castellani :

Mes chers collègues, il faudrait que cette réforme contribue à recréer un lien de confiance entre les citoyens et les élus. Il faudrait saisir ce texte pour répondre aux incertitudes – appelons-les ainsi – exprimées depuis plusieurs années déjà, et avec encore plus d'intensité ces derniers mois en ce qui concerne l'implication des élus du suffrage universel. Mais cela passe par l'expression d'un maximum d'opinions. Les discussions générales permettent justement de défendre tous les courants de pensée présents à l'Assemblée nationale ; elles sont l'occasion de pointer les avancées comme les dysfonctionnements d'un texte et d'exprimer les différences d'appréciation qui sont naturelles dans une démocratie.

Ce moment dans l'hémicycle est l'occasion pour tous les points de vue de s'exprimer en longueur, non pas pour le plaisir de faire durer, mais parce qu'il faut nourrir le débat sur des textes que nous examinons pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Il serait donc trop simple de vouloir raccourcir le temps des débats sur des enjeux qui sont souvent complexes. Rappelons également que ces discussions générales sont le moyen de se faire entendre pour les groupes minoritaires, les groupes d'opposition et les non-inscrits : que chaque élu puisse s'exprimer est l'essence même du débat législatif.

Diminuer par principe ces interventions de dix minutes à cinq minutes nous paraît injustifié et nuisible à la qualité du débat parlementaire. Cela rejoint la discussion que nous avons eue hier sur le nombre souhaitable de groupes à l'Assemblée nationale. Je vous le dis : la démocratie ne gagne rien à réduire la diversité ou le temps d'exposition des opinions. Nous avons proposé un compromis en commission qui permettait, en fonction de l'importance du texte, d'accorder un temps de parole de cinq à dix minutes. Nous sommes convaincus que cette solution est adaptée au débat du jour ; c'est pourquoi nous soumettons à nouveau cette proposition en séance publique.

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