Madame la ministre des solidarités et de la santé, manquer parfois de médicaments est compréhensible, quoique. Manquer de médicaments si longtemps, si souvent et dans de telles proportions est, en revanche, inacceptable. Il est urgent que les autorités s'emparent de ce grave problème de santé publique !
Entre 2016 et 2017, le nombre de médicaments en rupture de stock a progressé de plus de 30 %. En 2016, les pharmaciens ont effectué 405 signalements, et plus de 530 en 2017. Depuis le début de l'année, le phénomène n'a fait que s'amplifier, le manque de corticoïdes constituant le point d'orgue de cette pénurie. La semaine dernière, plus aucun corticoïde n'était disponible en France pendant plusieurs jours !
En 2018, le rapport d'information du sénateur Jean-Pierre Decool avait déjà mis en évidence un problème de durée d'attente des produits pouvant aller jusqu'à trois mois, tant pour les médicaments « courants » que pour les médicaments d'intérêt thérapeutique majeur et les vaccins. Depuis, le phénomène s'est aggravé et il est grand temps d'agir.
Plusieurs facteurs de cette pénurie sont pointés du doigt, notamment la mondialisation des chaînes de production, la vente des médicaments dans des pays où leur prix de vente est beaucoup plus avantageux qu'en France – ce qui pose d'ailleurs le problème du prix de vente du médicament dans notre pays – , la modification des autorisations de mise sur le marché, la production à flux tendus, l'absence d'anticipation de l'augmentation des volumes et le manque de matières premières.