Intervention de Jean-Paul Lecoq

Réunion du mercredi 15 mai 2019 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

Je suis du même avis que Christian Hutin. Puisque nous prétendons respecter l'Accord de Paris, commençons par ne pas autoriser cet accord. Pourquoi acheter des moutons à 20 000 km d'ici alors qu'en France et en Europe, on en produit et que nous pourrions aussi vendre nos moutons à 5 000 km ? Si nous respectons l'Accord de Paris, commençons par ne pas faire cela.

Ensuite, nous travaillerons à une concurrence loyale. En Nouvelle-Zélande, 10 000 producteurs de lait produisent l'équivalent des 90 000 producteurs français. On peut y traire les vaches six cent fois plus vite que chez nous. Les fermes sont immenses. De plus, le produit principal de l'élevage des moutons en Nouvelle-Zélande est la laine. La viande est un sous-produit vendu à un prix très bas, alors qu'en France, c'est l'inverse : la viande est le premier produit et le sous-produit est la laine. En France, nous privilégions la qualité. La concurrence va être dramatique pour nos producteurs. Certes, avec la protection des AOC, nous allons vendre du camembert, mais cela ne suffira pas, le compte n'y est pas et c'est l'ensemble du modèle présenté qui n'est pas acceptable.

Nous sommes en plein débat sur l'élection européenne. On parle ici de souveraineté, là de respect des peuples… voilà un bel exemple dont on devrait se saisir pour montrer que les peuples n'ont plus la maîtrise de leur destin. D'accord pour former une union commerciale européenne, mais le faire contre les peuples européens n'est pas acceptable. Nous l'avons déjà dit en juillet 2018, lors du débat sur l'accord européen de partenariat avec la Nouvelle-Zélande : nous avions défendu une motion de rejet préalable.

On nous a expliqué que les nouveaux accords seraient adoptés à la majorité qualifiée dans l'Union européenne. On voit ce qui s'est passé avec Donald Trump. Le président Emmanuel Macron a refusé d'engager une négociation parce que les États-Unis se sont retirés de l'Accord de Paris. Mais comme c'est à la majorité que l'on décide, l'accord va se faire et s'imposer en France. On peut faire de beaux discours, mais ils ne servent à rien. Puisque le Président de la République n'est pas en mesure de faire respecter l'Accord de Paris et la souveraineté du peuple français, à nous de rejeter ces nouveaux accords, puisque nous représentons nos concitoyens.

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