Intervention de Jean-Christophe Lagarde

Séance en hémicycle du mardi 28 mai 2019 à 21h30
Modification du règlement de l'assemblée nationale — Article 8

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Christophe Lagarde :

Je reviens à ce dont nous parlions avant la suspension. Il nous faut trouver une voie d'équilibre. Aujourd'hui, le temps de parole est de dix minutes chacun et peut être ramené à cinq minutes sur le fondement d'un accord ; le nouveau règlement le réduirait à cinq minutes. Je répète – plus posément que tout à l'heure, mais toujours avec la même conviction – qu'au total cette réduction ne représente que quarante minutes, sur plusieurs heures de discussion d'un texte. Je reconnais bien volontiers, monsieur le président, que la différence est marginale dans le cas de petits textes ; mais elle est très contraignante lorsqu'ils sont gros.

Ainsi, à propos de la loi ELAN, que j'ai eu l'honneur de suivre pour mon groupe, vous auriez voulu que l'on traite en cinq minutes, en prenant politiquement position, de sujets tels que le droit de la construction, l'organisation et le financement du logement social et l'organisation des professionnels de l'immobilier. Peut-être certains d'entre nous sont-ils suffisamment talentueux pour le faire ; mais, honnêtement, ce n'est pas possible !

Je reconnais bien volontiers que certains textes, par exemple les traités internationaux, ne méritent pas que chaque orateur s'exprime pendant dix minutes. Il y a donc un équilibre à trouver : dix minutes seraient la règle, mais pourraient être ramenées à cinq minutes sur décision de la Conférence des présidents – au sein de laquelle c'est le président du groupe majoritaire qui décide et qui, lorsque les dix minutes ne sont pas justifiées, pourra l'expliquer, voire imposer une durée de cinq minutes s'il le souhaite. Mais conservons au moins la possibilité d'un temps de parole de dix minutes !

On pourrait à l'inverse, me dira-t-on, décider de prolonger dans certains cas un temps de parole habituellement fixé à cinq minutes. Mais ce serait alors du fait d'une largesse que l'on aurait le droit d'exprimer une pensée complète et complexe : est-ce concevable, à l'Assemblée nationale ?

À celles et ceux qui ont imposé dans la vie politique – et c'est tant mieux – le « en même temps », je dirai par plaisanterie que ce « en même temps » requiert déjà deux fois une minute trente, de sorte qu'il ne reste plus grand-chose pour l'introduction ni pour la conclusion !

Sérieusement, monsieur le président, nous nous grandirions en trouvant une voie médiane qui préserverait les dix minutes tout en permettant de réduire, comme on le fait ailleurs, la durée des discussions ou des déclarations inutiles.

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