Monsieur le député, je comprends que vous partagez l'avis du Gouvernement quant au fait qu'il est urgent d'agir pour améliorer la mobilité de nos concitoyens afin de répondre aux fractures sociales et territoriales qui minent notre pays et d'engager la transition écologique de nos mobilités. Puisqu'il s'agit là d'un domaine que vous connaissez bien, je ne doute pas que vous souscriviez aux propositions que contient ce texte pour simplifier l'exercice de la compétence mobilité par les communautés de communes et pour veiller à ce que les entreprises s'emparent des questions relatives aux déplacements entre domicile et travail, comme l'attendent nos concitoyens.
Je ne doute pas non plus que vous soyez d'accord avec l'idée qu'il faut permettre à nos jeunes de passer le permis de conduire plus rapidement et à un moindre coût, ni que vous souscriviez aux objectifs de développement des mobilités actives, à nos objectifs ambitieux de verdissement des flottes ou à notre volonté de proposer un cadre social de haut niveau pour l'ouverture à la concurrence en Île-de-France et une meilleure protection aux travailleurs des plateformes.
Vous nous dites que vous soutenez ces sujets depuis des années et que la commission Mobilité 21 avait, en son temps, fait des propositions en ce sens. Or, si j'apprécie les travaux de cette commission, je note toutefois qu'au terme de ceux-ci, sous le précédent quinquennat, les gouvernements ont certes pris acte du fait que 100 milliards d'euros d'investissements étaient nécessaires pour les projets recensés, mais n'ont proposé aucun financement ni aucune programmation.
La démarche proposée par la loi d'orientation des mobilités est, à cet égard, radicalement différente, car nous proposons au contraire, par période de cinq ans, des objectifs ambitieux, mais réalistes, avec une trajectoire de financement. Sans doute partons-nous en effet des mêmes projets, mais nous n'arrivons pas aux mêmes solutions.
Vous avez rappelé que ce texte avait fait l'objet d'une large concertation et d'un travail au Sénat que vous avez salué. Peut-être avez-vous toutefois omis de souligner qu'il avait donné lieu à plus de cinquante heures de débats en commission. Je regrette que vous n'ayez pas pu être présents et que votre groupe n'ait pas défendu un tiers des amendements déposés. Manifestement, cette question ne l'intéresse pas beaucoup, et je le regrette.