Comme cela a été dit, ce projet de loi indispensable vient, trente-sept ans après la LOTI, la loi d'orientation des transports intérieurs, adapter le cadre juridique de nos mobilités aux impératifs technologiques, aux enjeux environnementaux et aux fractures sociales et territoriales. Comme l'a souligné M. Christophe Bouillon, il est le fruit d'une longue et large concertation de plus de dix-huit mois, engagée lors du lancement des Assises de la mobilité et poursuivie pendant de nombreux mois, de manière transpartisane, avec l'ensemble des acteurs de la mobilité.
Aujourd'hui, cher collègue votre groupe nous propose de renvoyer en commission ce texte majeur, alors même qu'un travail collaboratif et constructif nous a permis pendant plusieurs mois de l'enrichir et de l'amender, comme cela a été le cas en commission. Vous nous demandez aujourd'hui de renoncer au débat dans cet hémicycle. Notre groupe La République en marche n'y sera pas favorable, car ce texte répond à la promesse faite à nos concitoyens d'offrir à chacun d'eux une solution alternative à la voiture individuelle en tout point du territoire.
Cette loi d'orientation des mobilités tient cette promesse républicaine avec les nombreuses mesures qu'elle comporte et elle consacre ce droit à une modalité propre, durable, innovante et solidaire. Renoncer aujourd'hui au débat dans cet hémicycle reviendrait à priver nos concitoyens du droit à se déplacer que nous souhaitons consacrer et qui doit permettre l'accès à l'emploi, à la formation, aux services publics et à la culture. Nous devons également accompagner nos collectivités, qui attendent beaucoup de cette loi, notamment en matière de gouvernance, pour qu'on en finisse avec les déserts de mobilité.
Nous nous étonnons que votre groupe, prétendument si attaché aux solidarités, aux territoires, aux libertés et aux enjeux environnementaux, refuse le débat sur ce texte majeur, après plus de cinquante heures de débats en commission où votre groupe était, il faut le dire, assez peu présent et qui ont permis l'examen de 3 100 amendements, dont près de 600 ont été adoptés.
Nous en appelons donc à la responsabilité de chacun. L'urgence sociale et territoriale n'attend pas. Les Français nous regardent et souhaitent des solutions pour faciliter leurs déplacements, qui doivent être plus accessibles, plus innovants, plus propres et moins coûteux. Nos collectivités espèrent également beaucoup de ce texte et, bien entendu, le respect de nos engagements climatiques n'attend pas.
En responsabilité et sans démagogie, notre groupe demande l'examen de ce texte et votera contre la motion de renvoi en commission.