Comme chacun et chacune d'entre nous, j'ai pu me déconnecter de la vie parlementaire au cours de ce très long pont de l'Ascension – on pourrait même parler de viaduc. Pendant ces quelques jours, nous avons retrouvé les nôtres, ceux avec lesquels nous avons l'habitude d'échanger, de vivre. Or force est de constater, une fois de plus, que leur sort ne s'est pas amélioré. Il est vrai qu'ils sont assez loin, relégués dans je ne sais quelle couronne ou quelle campagne profonde. Partout, j'ai vu des exploitations agricoles menacées de fermeture, des artisans prêts à cesser leur activité – ne parlons même pas des commerçants ! Très peu de perspectives d'avenir !
Je me suis remis en mémoire ce que depuis quarante ans – ne nous racontons pas d'histoires – , nous promettons tous : « Vous allez voir, cela va aller mieux ! » ; « Nous allons reprendre le chemin de la croissance » ; « la réorganisation de l'Union européenne va relancer une consommation telle que nous n'en avons pas connue depuis trente ans ! » ; « Bien entendu, nos efforts porteront avant tout sur les territoires en difficulté, les banlieues et les campagnes. » Je me disais : « Quand même ! Qu'est-ce qu'on peut leur mentir ! Et avec quelle régularité : des métronomes ! »
Bien sûr, cela avait commencé avant : Tonton n'avait pas tout dit, Jacquou non plus ; avec Sarkozy, on a accéléré. Hollande a payé très cher également.