Je profite de mon intervention sur l'article pour saluer le travail remarquable effectué par les acteurs locaux pour développer le covoiturage au plus près des besoins des territoires, grâce en particulier à des moteurs de recherche qui mutualisent les demandes, comme covoiturage-leman. org.
Ce mode de consommation économique et écologique se développe mais il ne permettra de lutter efficacement contre l'autosolisme qu'à condition de permettre de gagner du temps, ce qui est possible lorsque des voies dédiées existent, comme c'est le cas des carpool lanes aux États-Unis.
En Haute-Savoie, nous avons récemment accompagné un projet unique en Europe : depuis le 8 octobre 2018, à certains horaires correspondant à la mobilité pendulaire, la voie de gauche d'une autoroute est réservée dans chaque sens au covoiturage. Cette mesure tend à réduire les effets de la circulation entre le domicile et le lieu de travail le long d'un axe majeur du réseau ATMB – autoroutes et tunnels du Mont-Blanc.
On le sait, les embouteillages font partie du quotidien des travailleurs transfrontaliers. Chaque jour, pas moins de 22 000 véhicules empruntent ce passage vers Genève, ce qui sature le passage aux douanes. Plus généralement, le canton de Genève enregistre chaque jour 600 000 mouvements à ses frontières, dont la majorité concerne les travailleurs frontaliers.
Nous voulons, grâce à ce projet commun entre la France et la Suisse, nous engager davantage dans l'innovation afin de développer le covoiturage au quotidien. Nous espérons ainsi désengorger le centre-ville grâce à cette proposition qui complétera le Léman Express, projet de RER transfrontalier dont la mise en service est prévue pour le 15 décembre prochain.
Cette innovation s'inscrit également dans le programme PACT'Air, accord transfrontalier destiné à améliorer la qualité de l'air en Haute-Savoie et qui revêt une importance particulière à l'échelle du Grand Genève. Cette initiative, limitée pour le moment à l'échelon local, est soutenue par le département de la Haute-Savoie. Nous devrions en encourager la généralisation, d'autant que mes collègues de circonscriptions frontalières sont confrontés, eux aussi, à des problématiques spécifiques.