Monsieur le ministre de l'économie et des finances, nous n'avons pas fini de parler des conséquences néfastes du Brexit, notamment dans le domaine industriel. Le Brexit a entraîné dans son sillon la liquidation de British Steel au Royaume-Uni. L'aciérie Ascoval, récemment reprise par la société Olympus Steel, et le site de British Steel à Hayange-Nilvange ne sont certes pas inclus dans le périmètre du redressement britannique, mais n'en sont pas moins touchés de manière indirecte par cette restructuration.
À Hayange-Nilvange, deux conséquences inquiètent les 500 salariés et intérimaires du site et les 1 200 employés des prestataires.
Il s'agit, d'une part, de l'approvisionnement en blooms, ces longues barres d'acier nécessaires à la production des 320 000 tonnes de rails que l'entreprise fournit à des clients, non seulement en France, principalement à la SNCF, mais aussi dans le monde entier. Or, à ce jour, ce site renommé pour son acier high-tech, qui déborde de commandes, n'a de garantie d'approvisionnement en acier que pour un mois. En attendant qu'Ascoval fournisse cet acier, comme nous l'espérons tous – ce sera au mieux dans dix-huit mois – , tout doit être fait pour abonder une réserve qui rassure les clients, les prestataires et les salariés.
D'autre part, en cas de difficultés temporaires d'approvisionnement, les salariés doivent pouvoir bénéficier d'un recours effectif au dispositif d'activité partielle.
Je vous sais attentif, monsieur le ministre, au maintien de ce fleuron sur notre territoire. Ce centre d'excellence en transformation des aciers pour l'automobile, l'industrie et l'emballage fait la fierté de nos territoires et de ses travailleurs. J'ai pu apprécier la qualité des échanges avec l'ensemble des acteurs du dossier, que j'ai rencontrés depuis quinze jours : la direction du site, l'intersyndicale de l'entreprise et les services de l'État, notamment le délégué interministériel compétent.
Monsieur le ministre, je vous demande, devant la représentation nationale, de dissiper les confusions dans ce dossier et de nous faire un point d'étape qui témoigne de la pleine et entière mobilisation de l'État et de son soutien pour conforter une industrie de pointe au coeur de la vallée de la Fensch.