Je tiens à remercier Mme la ministre de changer la perspective en faisant que l'innovation des territoires devienne la norme, et non l'inverse.
Pour inverser la tendance actuelle – métropolisation galopante, congestion des axes et pollution – , il faut en effet partir des territoires. On ne peut plus dissocier mobilité et environnement, sectionner la route, le rail et l'air comme des propriétés relevant de chacune des collectivités locales ou territoriales : à la commune, sa piste cyclable, au département sa route, à la région les transports en commun et à l'État son autoroute. Les mobilités de demain doivent être le fruit d'une gouvernance collaborative.
Celle-ci a du reste déjà fait ses preuves dans la région toulousaine, grâce à plusieurs projets avant-gardistes. La métropole de Toulouse s'accroît de 15 000 habitants par an, ce qui représente 500 000 flux journaliers supplémentaires dans dix ans. C'est pourquoi des ingénieurs toulousains, des entreprises et des collectivités ont mis en place le projet COMMUTE – COllaborative Mobility Management for Urban Traffic and Emissions reduction – , qui repose sur une étroite coopération entre la métropole, l'autorité organisatrice de la mobilité – AOM – et les entreprises, avec le concours de l'Union européenne. En ballon d'essai : une zone aéronautique de 70 000 employés ; résultat : en trois mois seulement, le covoiturage a atteint un volume de 3 000 par semaine, en attendant le déploiement du vélo et de la multimodalité, du télétravail et des espaces de coworking, sans oublier les véhicules autonomes.
Pour inciter le citoyen à changer sa mobilité, il existe un outil d'incitation individuelle, le projet Eco Mode : chaque citoyen aura un compte de mobilité décarbonée, qui sera crédité de mobicoins, qui se transformeront, à chaque acte vertueux de mobilité décarbonée ou d'immobilité, en avantages tarifaires ou relatifs à des activités culturelles. Les données engendrées permettront, en sus, de mesurer précisément notre impact personnel sur la transition des énergies fossiles vers les énergies renouvelables et la qualité de l'air. Le citoyen devient lui-même acteur du changement des mobilités. Je tiens à remercier les services du ministère de la transition écologique et solidaire, qui ont accompagné les acteurs toulousains dans l'élaboration de ce projet futuriste qui nous donne de l'espoir.