Dans les débats sur la mobilité, la question de la gratuité des transports revient régulièrement. Il s'agit néanmoins d'une vraie fausse bonne idée. En effet, cette mesure est contreproductive et leurre les passagers sur le coût réel des transports. Il n'est pas inutile de rappeler que le coût du titre de transport ne permet pas de couvrir le coût de l'intégralité du service rendu : une part conséquente, entre 40 % et 60 %, reste à la charge de l'autorité organisatrice. Favoriser la gratuité ne ferait qu'accentuer cette charge financière.
Sur mon territoire, le financement des transports se décompose comme suit : 40 millions d'euros proviennent du versement transport, 20 millions d'euros sont à la charge de la collectivité et 15 millions d'euros proviennent des usagers. En cas de gratuité, demain, il faudra donc trouver 15 millions d'euros chaque année pour assurer le fonctionnement du service et financer les investissements nécessaires.
Il est par conséquent préférable de favoriser les tarifs sociaux ou solidaires, mieux adaptés à la situation réelle de chacun, et d'éviter les effets d'aubaine liés à la gratuité ainsi que les conséquences organisationnelles et logistiques de celle-ci, qui seraient très difficiles à gérer.