Mais nous sommes ici, dans l'hémicycle, en l'occurrence pour parler de la gratuité des transports. Les arguments que l'on vient d'entendre ne me paraissent pas forcément justes.
Ce qui est valable à Béziers ne l'est pas forcément à Dunkerque, à Aubagne ou ailleurs. Dans certaines régions où les transports sont devenus gratuits, la délinquance y a également baissé, d'abord parce que la fraude est moindre, ensuite parce que les passagers adoptent des comportements différents.
La gratuité, dit-on, il y a ceux qui en bénéficient et ceux qui la paient. Mais ce sont les mêmes : tous sont contribuables ! On n'a pas, d'un côté, les usagers des transports qui ne paient pas d'impôts et, de l'autre, des gens qui les paient. Dans notre pays, chacun est contribuable, que ce soit pour la TVA ou pour toutes les autres taxes. Par conséquent, tout le monde, d'une certaine façon, paie les transports, quand bien même cela finance la gratuité.
Si l'on commence à considérer que tout doit avoir un coût, quand vous irez vous marier, l'agent d'état civil vont dira que ce n'est pas gratuit ; de même pour l'école maternelle ou primaire publique. Ce qu'il faut mettre en avant, c'est non pas le coût des transports mais leur utilité publique. Est-il d'utilité publique, voire vitale, d'orienter le plus grand nombre de gens possible vers les transports en commun ? La réponse est oui, on le sait. Il faut favoriser les transports en commun, les transports actifs, plutôt que la voiture, et la gratuité y contribue ; vous le savez très bien. Quand bien même le report ne serait que de 2 ou 3 %, le peu que l'on gagne, en ce domaine, est vital.