Je pense que ce nouveau moyen de se déplacer est synonyme de liberté, et je comprends tout à fait l'argument selon lequel le port obligatoire du casque serait une contrainte : c'est bien plus agréable d'être cheveux au vent, je suis la première à penser que j'aimerais ça. J'entends aussi les arguments qui s'appuient sur des comparaisons avec d'autres pays, y compris ceux qui envisagent un retour en arrière, comme l'Australie.
Mais j'ai un tropisme parisien qu'il faut me pardonner. Sans parler d'incivisme, il faut garder à l'esprit que les comportements sont différents d'un pays à l'autre : l'utilisation de la bicyclette à Amsterdam est évidemment beaucoup moins risquée qu'à Paris. Or ce qui se passe en ce moment à Paris, c'est un capharnaüm sans nom. La chaussée parisienne est devenue de plus en plus accidentogène.
Ce n'est pas de gaieté de coeur que je préconise l'obligation de porter un casque, et je ne vais pas en faire un combat : j'essaye juste d'anticiper. Je vois des choses au quotidien, j'entends les témoignages de ceux qui ont subi des traumatismes, je sais ce que nous disent les urgentistes et les médecins sur les victimes qu'ils voient arriver dans les hôpitaux. C'est sur cette base que je me dis que l'obligation du casque serait plus raisonnable.
J'entends votre argument, madame la rapporteure, et je ne ferai pas de cette question un objet d'affrontement. Nous avons le sens des responsabilités, dans cet hémicycle, nous ne nous contentons pas de dire oui ou non, blanc ou noir. Cet amendement était plutôt pour moi un moyen d'attirer l'attention sur le danger de l'utilisation de ces trottinettes, et de rappeler que la circulation urbaine en France, et à Paris en particulier, est difficilement comparable avec celle d'autres métropoles.