Ah, j'avais cru que les débats d'hier ne concernaient que les trottinettes en libre-service. Quoi qu'il en soit, 20 kilomètres à l'heure, c'est encore une vitesse élevée.
Écoutons ce que nous dit le corps médical ! La semaine dernière encore, un chirurgien de l'hôpital Saint-Antoine nous alertait sur le nombre d'interventions liées aux accidents en trottinette électrique, causant des blessures et des fractures au visage extrêmement préoccupantes.
La comparaison avec le vélo ne tient pas : lors d'un accident en trottinette, c'est d'abord le visage et la tête qui prennent, parce que le conducteur bascule par-dessus le guidon, ce qui n'est pas le cas à vélo. Or un choc à la tête est particulièrement grave, du fait de la traumatologie qu'il implique. L'écartement des roues étant beaucoup plus faible que pour un vélo, vous pouvez aller très vite en trottinette avec une stabilité qui n'est clairement pas la même qu'à vélo, d'où un risque accru d'accident.
À l'heure où nous faisons de la sécurité routière une priorité nationale, je crois véritablement que le port du casque doit devenir un réflexe. Et pour qu'il le devienne, je crains malheureusement que nous devions en passer par cette obligation. Rappelons-nous, par exemple, la généralisation de l'obligation du port du casque à cyclomoteur, dans les agglomérations et en dehors : ce n'est pas vieux, cela remonte à 1980 ! C'était loin d'être un réflexe au début, mais ça l'est devenu. Je pense donc que, dans la mesure où nous aurons de plus en plus d'accidents et, je le crains, des accidents mortels, notre responsabilité nous oblige à légiférer sur ce point.