Nous sommes en train de nous livrer à un faux débat : nous examinons des amendements visant à rendre obligatoire le port du casque pour lutter contre les conséquences dramatiques des accidents. Notre priorité doit être de lutter contre les causes de ces accidents. J'utilise moi-même des trottinettes électriques en free floating et je suis tombé il y a quelques semaines, heureusement sans gravité. La cause de cette chute tenait au mauvais état de la chaussée – il y avait un trou dans la route – et à mon inattention.
Il faut donc responsabiliser les gens, notamment par la formation, que renforcent des articles du projet de loi consacrés au « savoir rouler ». Ce programme cible les plus jeunes, qui recevront une formation à l'école. La responsabilisation des plus jeunes entre dans un travail de long terme visant à diminuer le nombre d'accidents. En outre, il convient d'agir sur l'aménagement urbain et périurbain, en sécurisant les itinéraires cyclables. Pour inciter les collectivités territoriales à aménager ces itinéraires, le nombre d'usagers de la mobilité douce en ville doit augmenter. Cette croissance incitera également les automobilistes à se montrer plus vigilants. Sur le périphérique, nous faisons plus attention lorsqu'il y a des files de motos et nous nous montrons moins prudents en l'absence de deux-roues.
Or ces amendements conduiront à diminuer le nombre d'usagers : cela irait dans le sens inverse de ce que l'on souhaite ! Il faut tout faire pour multiplier le nombre d'usagers du vélo, car cela augmentera la sécurité.
Cela peut paraître paradoxal, mais c'est ainsi ! Je m'oppose donc fortement à ces amendements. Il faut faire confiance aux Français : nos concitoyens sont responsables et les personnes utilisant quotidiennement le vélo mettent souvent un casque. Faisons-leur confiance !