Chacun sur ce sujet s'exprime avec ses tripes, mais il faut essayer de regarder les choses un peu froidement. Premièrement, oui, les accidents rapportés par les médecins sont véridiques. Mais c'est parce qu'en ce moment, c'est l'anarchie qui règne avec ces engins de déplacement personnel. Il faut donc s'attaquer à cette anarchie. Cela tombe bien, c'est l'un des objets de ce projet de loi ! Il prévoit, entre autres, des amendes en cas de mauvais stationnement et une obligation de circuler sur la chaussée, pour éviter la circulation sur le trottoir.
Deuxièmement, il faut bien comprendre que la dangerosité de ces engins et la gravité des accidents sont étroitement liées à la vitesse. Or celle des trottinettes sera désormais bridée à 20 kilomètres par heure. Les vélos à assistance électrique, quant à eux, ne peuvent pas rouler à plus de 25 kilomètres par heure. Et la vitesse moyenne d'un vélo sans assistance est de 16 à 20 kilomètres par heure, 25 kilomètres par heure peut-être pour les personnes un peu plus sportives. Il s'agit donc de véhicules qui ont une dangerosité similaire. La logique voudrait donc que l'obligation du port du casque en trottinette s'étende au vélo.
Comme l'a dit la ministre, toutes les associations de cyclistes sont vent debout contre l'obligation du port du casque, car cela ne résout pas les problèmes et ne fait pas baisser le nombre de morts. Dans les pays où le port du casque n'est pas obligatoire mais qui en revanche disposent d'infrastructures dédiées, le nombre d'accident est faible.
Enfin, on parle beaucoup de la multiplication des accidents à Paris ou dans les grandes villes. Les statistiques montrent qu'il y a certes plus d'accidents dans les agglomérations, mais la proportion d'accidents mortels est très importante dans les campagnes. Oui, il y a plus d'accidents dans les agglomérations, mais ils sont moins graves.