Quelle doit être la solution ? Il faut d'abord garder la tête froide. Une fois que la situation sera moins anarchique, on aura moins de problèmes. On doit réglementer la vitesse : bien évidemment, il faut un casque pour les véhicules qui roulent au-delà de 45 ou 50 kilomètres par heure. Quand le véhicule circule autour de 20 kilomètres par heure, ce n'est pas équiper les usagers d'un casque qu'il faut, mais surtout et d'abord les protéger, car ils n'ont aucune armure. Or les accidents les plus graves, notamment les accidents mortels, sont ceux provoqués sur eux par les autres véhicules – camions, voitures, etc.
L'urgence absolue est donc de travailler sur les infrastructures. Or il s'avère que l'on élabore un plan vélo et qu'on prévoie des financements pour développer les infrastructures dédiées au vélo. Je plaide, pour ma part, pour qu'on mette encore plus et encore plus d'argent ! Ce sont des infrastructures sécurisées – les voies cyclables – qui permettront de sauver des vies. Imposer le port du casque, c'est se tromper de problème.
En outre, les remarques sur la nécessite de l'information sont très pertinentes. Le projet de loi contient précisément des dispositions sur l'information. Enfin, la sécurité passe par le nombre : plus il y a aura d'utilisateurs de ce type d'équipements, plus sûre sera la pratique. Ne nous trompons pas de combat : les utilisateurs qui veulent porter un casque peuvent le faire mais, surtout, n'adressons pas un mauvais signal en le rendant obligatoire. On l'a vu en Australie, l'obligation du port du casque y a fait diminuer le nombre d'utilisateurs du vélo. Arrêtons de nous mettre nous-mêmes des bâtons dans les roues et ne votons surtout pas cette obligation !