Intervention de Jean-Paul Lecoq

Séance en hémicycle du vendredi 7 juin 2019 à 15h00
Mobilités — Après l'article 20

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

Si, madame la ministre. Je vous le dis, nous ne rencontrons pas les mêmes jeunes, ne lisons pas les mêmes sondages à leur sujet et n'avons pas les mêmes analyses de leurs aspirations.

Tout ce qui contribuera à sécuriser, autant que faire se peut, l'emploi des jeunes dans notre société sera donc bienvenu. J'en sais quelque chose ! Comme je l'ai rappelé – je ne sais plus à quelle occasion – , j'ai commencé ma vie professionnelle comme « petit Barre ». On entendait par là ceux qui effectuaient les premiers stages lancés par Raymond Barre, des stages précaires. Mais, la précarité, je ne l'avais pas demandée ! Je n'avais pas le choix. Mon patron me proposait six mois, renouvelables. Après moi, d'autres ont eu des contrats pour des TUC – travaux d'utilité collective – , puis des SIVP – stages d'initiation à la vie professionnelle. Mais ils ne demandaient pas à travailler dans cette précarité ! Ils voulaient un travail normal, un salaire ! Pour ma part, je voulais exercer le métier correspondant à l'activité pour laquelle on m'employait, je ne voulais pas être un travailleur précaire. La précarité, je le répète, me fut imposée.

Je vous l'ai dit : nous ne devons pas rencontrer les mêmes jeunes. Je voterai donc l'amendement, car tout ce qui pourra réduire au maximum la précarité est bienvenu. Pour ceux qui la veulent à tout prix, au demeurant, il y a l'intérim. Certains médecins, actuellement, optent d'ailleurs pour cette solution car l'intérim est mieux rémunéré dans les hôpitaux. Cette pratique, soit dit en passant, met les budgets hospitaliers sens dessus dessous : certains hôpitaux n'arrivent plus à trouver de médecins, qui se font désormais rémunérer exclusivement sous cette forme par d'autres. Bref, notre société va se dégradant, et les dispositions que vous proposez dans l'article 20 et dans d'autres ne font qu'aggraver les choses à cet égard.

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