Intervention de Jean-Luc Fugit

Séance en hémicycle du vendredi 7 juin 2019 à 15h00
Mobilités — Article 21 bis

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Fugit, rapporteur de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire :

Je vais essayer d'expliquer clairement ce qu'il en est. J'ai trouvé que l'amendement à l'origine de cet article, qui a été introduit par le sénateur Didier Mandelli, rapporteur au Sénat, allait dans le bon sens. J'ai d'ailleurs souhaité, en commission, raccourcir le délai de mise en application de la disposition. Pourquoi ?

Premièrement, pour une raison tenant à la sécurité. Qu'on le veuille ou non, on l'a tous vécu, en traversant sur un passage piéton ou en circulant en voiture à l'approche d'un passage piéton : le véhicule garé juste à gauche gêne la vue, plus particulièrement celle des personnes à mobilité réduite ou d'un certain âge, ou encore celle des enfants, dont la taille peut poser problème ; la visibilité est tout de même moins bonne dans ce cas, il faut l'avouer.

Deuxièmement, au-delà de la sécurité, j'ai trouvé très intéressante l'utilisation qui peut être faite de l'espace ainsi libéré, même s'il est vrai que, concrètement, cette disposition va faire perdre des places de parking – même s'il s'agit non pas de la totalité d'entre elles mais d'une seule, à côté du passage piéton. Que va-t-on pouvoir mettre à la place ? On va pouvoir aménager des places de stationnement pour les vélos ou pour des EDP. Dans une rue commerçante d'un centre-ville de commune moyenne – je pense en particulier à des petits bourgs de ma circonscription car je ne suis pas un citadin, je vis en zone rurale – , il est assez pratique de pouvoir garer cinq ou six vélos au lieu d'une voiture, pas loin du boulanger, du boucher ou de la pharmacie, pour renforcer un peu l'activité commerciale.

Par conséquent, pour des motifs de sécurité et relance du commerce local, j'ai trouvé qu'il s'agissait d'une bonne idée.

Je note une contradiction, je le dis en toute amitié, chez certains de vos collègues, monsieur Sermier : ils ont cosigné cet amendement, qui vise donc à supprimer une place de stationnement, alors que, plus loin dans le texte, ils en ont également signé ou cosigné d'autres qui tendent à ramener de dix à deux ans la mise en oeuvre de la mesure. J'y vois un problème de cohérence, je le signale simplement.

Je crois qu'il ne faut pas revenir sur cette disposition : sincèrement, il s'agit d'une avancée en matière de sécurité, puisque 475 piétons ont été tués en 2018 à cause de l'absence de visibilité lors de la traversée de la chaussée. Ce n'est donc pas négligeable, puisque cela correspond en moyenne à un plus d'un décès par jour.

Ne serait-ce que pour toutes ces raisons, je suis défavorable aux amendements de suppression et je vous invite à les rejeter.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.