Intervention de Bertrand Pancher

Séance en hémicycle du vendredi 7 juin 2019 à 15h00
Mobilités — Article 22 bis aa

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBertrand Pancher :

C'est également avec beaucoup d'émotion que je prends la parole sur cet article. Je le fais aussi au nom de ma collègue Jeanine Dubié, membre comme moi du groupe Libertés et territoires, et dont j'occupe désormais le bureau à l'Assembée. Elle tient beaucoup à l'évolution dont nous parlons, et figure parmi les premiers signataires de l'amendement qui sera défendu pour la mettre en oeuvre.

Vous le savez, il y a un peu plus d'un an, Armelle Cizeron, sa collaboratrice, décédait après avoir été percutée par un camion alors qu'elle se rendait au Palais Bourbon à vélo. Au-delà de l'immense douleur qui a affligé sa famille et ses proches, au-delà de l'émotion qui a traversé toute notre institution, un travail en commun réunissant députés et associations, parmi lesquelles la Fédération française des usagers de la bicyclette, s'est engagé pour améliorer la protection des cyclistes en ville.

Ce drame, qui s'est déroulé à deux pas d'ici, est en effet loin d'être isolé. On l'a dit maintes fois, et ici encore dans les interventions précédentes, à Paris, un accident mortel de cycliste sur deux résulte d'une collision avec un poids lourd.

La mobilisation transpartisane a abouti, en commission, à l'adoption d'un premier amendement visant à rendre obligatoire, à compter du 1er juillet 2020, la matérialisation des angles morts sur les poids lourds, afin de les rendre visibles par les autres usagers, et ce par la pose d'autocollants ou de zones peintes.

Nous avons l'opportunité, aujourd'hui, d'aller plus loin en donnant la possibilité aux maires de restreindre la circulation des poids lourds dépourvus de ces dispositifs de détection des usagers vulnérables. Ces dispositifs, qui équipent déjà certains véhicules, avertissent le conducteur, par un signal lumineux ou sonore, d'une présence dans son angle mort.

Cette possibilité ne se substitue pas, évidemment, à l'impératif de multiplier les voies cyclables, de préférence en site propre, ou d'installer des sas au niveau des carrefours. L'amendement n° 1798 subordonne d'ailleurs la faculté donnée au maire d'interdire les poids lourds non équipés de tels dispositifs à la réalisation – ou au projet – de pistes cyclables.

Nous devons repenser la ville afin de la rendre moins hostile pour les cyclistes. Or, favoriser les mobilités actives, selon l'ambition de ce projet de loi d'orientation, nous impose de sécuriser les déplacements des cyclistes. C'est pourquoi nous appelons, bien sûr, à l'adoption des amendements dont je viens de parler.

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