Quelle que soit la majorité au pouvoir, il y a quelque chose que, dans la période que nous traversons, nous ne pouvons plus nous permettre : ne pas être crédibles auprès de nos concitoyens, s'agissant des objectifs et des délais que fixe le Parlement. Ce n'est pas là un jugement de valeur – et je prendrai un autre exemple – mais, dans les délais et les critères qui jugent l'action publique, nous ne pouvons plus nous permettre de raconter des « salades » aux Français et aux Européens.
Dans quelques jours, nous examinerons un texte qui fixera un délai raisonnable pour abaisser la part du nucléaire. Si nous avons à le faire, c'est peut-être parce que, auparavant, on a voulu – et peu importe qui est en cause, ce n'est pas le débat – faire croire aux Français que l'on pouvait aller au-delà du raisonnable. C'était faux. Le Parlement va donc devoir revenir sur ce qu'il avait décidé.
Mon deuxième exemple, pour que nous ne nous focalisions pas sur le premier, sera européen. Fondamentalement, la qualité de l'eau, dans notre pays, s'améliore. Mais, au niveau européen, l'évaluation de la qualité d'une masse d'eau – en France comme dans tous les pays de l'Union, donc – ne dépend que du dernier des trente critères et jamais des vingt-neuf autres, même s'ils révèlent, contrairement au trentième, une amélioration. Il n'est plus possible, c'est en tout cas ma conviction, d'analyser les problèmes environnementaux à travers ce seul prisme, car cela décrédibilise l'action et l'engagement publics des femmes et des hommes sur tous les bancs de cette assemblée.
Il n'est pas facile de défendre l'environnement lorsque l'on est député du parti socialiste, de La République en marche, du centre ou des Républicains : lorsque l'on s'engage fortement pour l'environnement, on n'est pas forcément majoritaire dans sa famille politique.