La concurrence des importations nous a effectivement touchés il y a quelques années, mais le contexte actuel l'interdit clairement, car la demande de produits bio est trop importante par rapport au volume de la production française. Pendant des années nous avons manqué de produits bio français, toutes les GMS sont allées à l'étranger, en Italie ou au Danemark notamment, afin de compenser le manque de productions françaises.
Notre perspective est désormais le doublement de la production française de porc bio en moins de trois ans ; l'enjeu consistera à remplacer tous ces produits d'importation par des productions françaises, sur la même base de prix. L'essentiel de ces importations venait du Danemark et était susceptible d'être bradé, car, le jambon étant peu consommé dans ce pays, il est massivement exporté en France. Serons-nous capables de résister ?
De fait, l'intérêt des marques de distributeur sera de passer des contrats s'inscrivant dans la durée, car l'installation d'un nouveau producteur de porc bio nécessite un investissement considérable pouvant atteindre 200 000 à 500 000 euros. C'est pourquoi aujourd'hui, certains GMS passent des contrats d'une durée de huit ou dix ans avec les intéressés.
C'est vers cela qu'il faut aller, nous avons toujours traité avec les GMS prêts à avancer afin de pouvoir dire aux autres : « Vos concurrents le font ; pourquoi ne le faites-vous pas ? ». Telle a toujours été notre approche.
Enfin, l'agriculture biologique occupe 6 % de la surface agricole utile (SAU) ; ce qui représente 10 % de l'emploi agricole, soit plus de deux à l'hectare. En termes de valeur, nous savons que les produits bio se vendent plus cher, mais, à ma connaissance l'Agence bio n'a pas divulgué de chiffres ; toutefois nous savons que le marché représente 8 à 9 milliards d'euros. En tout état de cause, en dehors du pourcentage de SAU occupé par le bio, il est malaisé d'attribuer une valeur à ce type d'agriculture.