Je prends la parole en ma qualité de rapporteur spécial du budget de la justice. Dans le cadre du « Printemps de l'évaluation », nous avons travaillé sur l'efficacité de la lutte contre la radicalisation en milieu carcéral. Pouvez-vous nous dire si vous avez pu apprécier les dispositifs de déradicalisation en milieu carcéral ? Les personnels de l'administration pénitentiaire nous indiquent que la question du terrorisme n'est pas nouvelle pour eux, qui ont eu affaire à des détenus condamnés pour terrorisme pendant la période 1970-1990 – terrorisme basque, terrorisme corse, Action directe… Mais ils signalent que les nouvelles formes de terrorisme, particulièrement celles qui sont liées à l'islamisme radical, sont beaucoup plus violentes et dangereuses. Le rôle du Contrôle général est de s'assurer que les droits fondamentaux des détenus sont respectés mais, dans ce contexte, comment concilier ces droits et la nécessaire sécurité des personnels pénitentiaires qui, parfois, ne parviennent pas à assurer leur propre sécurité ? Quelles sont vos propositions à ce sujet ? Sur le fond, est-ce encore possible ? Certains s'interrogent sur la difficulté qu'il y a à faire face aux détenus qui, après qu'ils sont passés dans un quartier d'évaluation de la radicalisation, sont envoyés à l'isolement. La situation est très grave, certains d'entre eux ayant pour seule obsession d'essayer de porter atteinte à l'intégrité physique des personnels.