Intervention de Michel Larive

Réunion du mardi 28 mai 2019 à 17h25
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Larive :

Monsieur le secrétaire d'État, vous nous avez longuement présenté votre SNU et votre désengagement de la chose publique au profit du mécénat privé. J'aimerais revenir avec vous sur deux textes majeurs, qui ont été défendus par M. Jean-Michel Blanquer, votre ministre de tutelle : le projet de loi pour une école de la confiance et la réforme du lycée et du bac, qui est d'actualité et vous concerne. Vous l'avez sans doute remarqué, ces textes sont loin de faire l'unanimité, que ce soit auprès du corps enseignant, des parents d'élèves ou des étudiants eux-mêmes, à juste titre. Pour le premier, on peut craindre qu'il ne porte atteinte à la liberté d'expression de la communauté éducative et ne fasse peser sur elle un climat de suspicion permanent. Ce sont aussi des économies faites au détriment des enfants, des écoles des quartiers populaires et des communes rurales laissées à l'abandon. Je tiens d'ailleurs ici à saluer les parents d'élèves de l'école primaire Saint-Alary de Saint-Girons, dans ma circonscription, qui se sont mobilisés pendant des semaines pour maintenir ouverte une classe de cours préparatoire (CP) vouée à disparaître à la rentrée prochaine. Ce sera la troisième fermeture en trois ans pour cette ville sinistrée de 6 000 habitants. Vous comprendrez que j'ai du mal à vous croire, monsieur le secrétaire d'État, lorsque vous parlez d'une loi profondément sociale. Les 100 000 accompagnants des élèves – auxiliaires de vie scolaire (AVS) et accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH) – seront toujours précaires et peu formés.

La réforme du lycée, quant à elle, va conduire à la fin du bac national, à des suppressions de postes et à une mise en concurrence entre les élèves et les établissements. Depuis plusieurs mois, enseignants, parents d'élèves et lycéens se mobilisent pour exprimer leur hostilité à ce texte. Les manifestations et les grèves se sont multipliées, jusqu'à cet appel lancé par le Syndicat national de l'enseignement secondaire (SNES), qui menace d'une grève des enseignants le premier jour du bac. Pour l'instant, les seules réponses apportées sont des tentatives d'intimidation et la répression excessive et injustifiée. Un seul exemple : des enseignants venus manifester pacifiquement le 23 mai dernier avec une banderole devant la préfecture de Toulouse ont été gazés et matraqués, et neuf d'entre eux ont été arrêtés et relâchés sans poursuite, parce que rien ne justifiait de tels actes. Monsieur le secrétaire d'État, ma question est la suivante…

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