L'article 26 est louable en ce qu'il vise à inciter les salariés qui en ont la possibilité à se rendre sur leur lieu de travail à vélo. Ceux qui en ont la possibilité, dis-je, car lorsque l'on vit en milieu rural et que son domicile est distant de plusieurs dizaines de kilomètres de son lieu de travail, on n'a guère d'autre choix que d'utiliser sa voiture particulière. En revanche, il est vrai que, dans une agglomération, si le trajet n'excède pas 6 ou 7 kilomètres, il est envisageable de le faire quotidiennement à vélo.
Toutefois, je ne suis pas certain que l'incitation financière créée dans cet article permette de supprimer le principal frein à l'usage de la bicyclette. Ce que les Français attendent surtout, me semble-t-il, c'est de pouvoir circuler en sécurité, sans être contraints de slalomer entre les voitures. L'enjeu, à mon sens, réside donc le développement des mises en sécurité, qu'il s'agisse d'aménagements de la chaussée ou de voies réservées.
Les conseils départementaux ont souvent des plans ambitieux de création d'itinéraires cyclables. Ils peuvent le faire grâce à une recette dédiée : la taxe d'aménagement. Mais l'utilisation de cette taxe est actuellement trop restrictive : grosso modo, elle ne peut être utilisée que pour développer l'usage du vélo de loisir – oui, madame la ministre – , qui ne coïncide pas toujours avec les besoins du vélo au quotidien. Il faudrait donc assouplir les conditions d'utilisation de la taxe d'aménagement pour que les départements soient autorisés à financer ou à cofinancer des infrastructures cyclables là où nos concitoyens en ont besoin tous les jours.