Lors de votre premier discours de politique générale, en juin 2017, vous aviez sans conteste l'ambition résolue et vaillante d'un chef de gouvernement qui désirait réformer le pays mais qui voulait également exister face à un Président jupitérien qui venait de l'éclipser en convoquant le Congrès à Versailles. Vous sembliez animé des meilleures intentions et décidé à en finir avec les désastreuses années Hollande ! Vous aviez gagné les élections et votre légitimité était incontestable, ou plutôt, et il est intéressant de le préciser dans votre cas, monsieur le Premier ministre, vous les aviez gagnées juste après les avoir perdues !
À ce moment-là, nous ne pouvions présumer de ce que serait votre mandat et c'est pour cela qu'une majorité des députés Les Républicains avaient fait le choix d'une abstention vigilante plutôt que de refuser totalement la confiance que vous nous demandiez en juin 2017. Nous n'avions pas été élus sur le même programme que la majorité, nous ne partagions pas sa vision pour la France mais nous espérions que sur certains sujets nous pourrions nous retrouver.
Deux ans plus tard, nous pouvons dresser le bilan de votre action et nous ne pouvons le cautionner car la réalité, c'est que vous avez confondu la transformation avec la communication. Vos réformes ont tardé à venir et nous avons fait peu à peu l'amer constat du décalage systématique entre les paroles et les actes.