Alors, monsieur le Premier ministre, à l'avenir, n'hésitez pas à nous écouter ! Nos propositions sont sur la table et nous sommes constamment au travail.
Vous posez aussi souvent le bon diagnostic sur les handicaps et les maux dont souffre notre pays. C'est un bon début mais, hélas, vous ne prescrivez pas le bon remède. Vous semblez conscient du poids insupportable des taxes et des impôts qui étranglent nos compatriotes mais vous les augmentez toujours plus. Songez que depuis votre arrivée au pouvoir, le taux de prélèvements obligatoires a atteint le record historique de 45,3 % du PIB. Les entreprises et les ménages paient désormais plus de 1 000 milliards d'euros d'impôts, taxes ou cotisations par an.
Vous êtes conscient du péril que font peser les déficits et l'excès de dépense publique mais, depuis votre arrivée au pouvoir, celle-ci continue d'augmenter et la dette progresse au point de frôler les 100 % de la richesse nationale. Quant au déficit, il est l'un des pires de la zone euro et il se creusera en 2019 pour la première fois depuis dix ans.
Sur cette question de la responsabilité budgétaire, le Gouvernement a d'ailleurs renié tous vos engagements et promesses de campagne. Vous avez abandonné tous vos objectifs. Vous êtes pourtant conscients du retard de compétitivité dont souffrent nos entreprises mais vous n'engagez pas les réformes structurelles indispensables pour restaurer leurs marges et relancer l'activité et l'emploi.
À titre d'exemples, quelques chiffres sont particulièrement éloquents.
Depuis 2017, la croissance a reculé de 39 %, la production française a ralenti de plus de 30 %, les créations d'emplois ont été divisées par deux et le chômage a baissé de seulement 0,7 point depuis le début de votre action contre 1,3 dans la zone euro pendant la même période. Convenez que votre bilan n'est pas glorieux !
Aussi, considérant le piètre bilan des deux premières années de votre mandat, considérant votre sectarisme vis-à-vis de l'opposition et votre refus de nous écouter, considérant votre discours – qui ne nous a pas rassurés – considérant les risques que font peser les réformes que vous nous préparez, nous ne voterons pas la confiance que vous nous demandez.
Je souhaitais d'ailleurs rappeler à cet hémicycle l'origine du mot confiance. Étymologiquement, le verbe confidere ne renvoie pas à l'idée de donner sa confiance aveuglément, par discipline, avec des oeillères, au nom du parti unique. Le verbe confidere, bien au contraire, renvoie à l'idée de demander quelque chose à quelqu'un, espérant en retour une assistance solide. La confiance commence donc d'abord par celui qui demande.
Pour autant, projetons-nous sur cette deuxième partie de votre quinquennat, que nous vous souhaitons aussi réussie que vos deux premières années étaient ratées. Monsieur le Premier ministre, la pire des solutions serait de ne plus rien faire et d'abandonner toute velléité de réformes. Au contraire, il s'agit désormais de réformer vraiment et non de vous contenter d'annoncer des réformes. Le temps presse. Nous vous attendons sur cette grande loi de décentralisation pour redonner des pouvoirs de décision aux acteurs des territoires. Nous vous attendons pour une réforme courageuse et lisible des retraites, sur laquelle nous n'accepterons pas l'enfumage auquel vous vous livrez aujourd'hui. Les Français doivent savoir en toute transparence à quel âge et à quel taux ils pourront partir en retraite.
Nous vous attendons également sur une politique de baisse ambitieuse des dépenses publiques, seul moyen de baisser fortement et durablement les impôts qui pèsent sur nos compatriotes, en particulier sur les classes moyennes. À ce titre, nous sommes la seule formation politique à avoir mis des propositions sur la table pour faire en un an 20 milliards d'euros d'économies et pour en consacrer la moitié à des baisses d'impôts.