Ce serait vous accorder la confiance des gendarmes et des policiers engagés sans réserve, jusqu'à l'épuisement, dans la lutte contre le terrorisme, éprouvés par la violence des manifestations et qui se demandent s'ils ont un ministre. Ce serait vous accorder le soutien des fonctionnaires en somme, alors que vous cédez à toutes les caricatures du fonctionnarisme et que vous supprimez 120 000 postes, et les services publics qui vont avec. En bradant le statut de la fonction publique, un statut patiemment construit, un statut républicain, vous portez atteinte à l'intérêt général.
Ce serait vous accorder le soutien des agriculteurs qui se désespèrent que la loi EGALIM – loi pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous – produise ses premiers effets. Ce serait vous accorder la confiance des salariés et des ouvriers qui savent que pour vous, leur place est en dehors des entreprises. Ce serait vous accorder le soutien des retraités, de la jeunesse, des associations, des maires…
J'ai beau chercher : vous accorder notre confiance n'est pas possible. Qui représenterions-nous, nous, l'opposition, si nous vous accordions cette confiance que le peuple vous refuse ? Pour nous, députés du groupe Socialistes et apparentés, vous avez donné à voir ce que vous êtes : des libéraux et des conservateurs. Vous êtes la droite, nous sommes la gauche. Vous vous êtes mis au service quelques-uns, de ceux qui prétendent faire l'histoire. Nous resterons au service de ceux qui la subissent, et de la République, jusqu'au bout.