Quel paradoxe ! Quel retournement de situation ! Alors que le chef de l'État faisait de la première place de sa liste aux élections européennes un enjeu crucial, un symbole, une sorte de référendum et qu'il a perdu ce pari – de peu, mais il l'a perdu – , alors donc qu'il vient de subir un échec, le voilà en position de force. Et vous, monsieur le Premier ministre, apparaissez comme le grand vainqueur de ces élections.
Que s'est-il passé ? Par quel miracle ceux qui faisaient de la défaite du Rassemblement national un objectif quasi-civilisationnel et l'issue d'une bataille entre les forces du bien et du mal peuvent-ils aujourd'hui plastronner quand, disons-le, le bilan n'est pas vraiment à la hauteur de ce qu'ils nous avaient vendu ?
Sur ce bilan, je ne m'étendrai pas. Les oppositions de droite et de gauche en ont fait la radiographie pour dresser la liste, la longue liste des promesses non tenues, à commencer par la première : l'apaisement, l'écoute et la réduction des fractures dont vous vous faisiez les chantres.
On a vu, ces derniers mois, l'exact contraire : une France jamais autant divisée et jamais autant fracturée.
Vous découvrez la pauvreté quand les gilets jaunes descendent dans la rue.