J'aurais volontiers soutenu l'amendement précédent, défendu par Laurianne Rossi.
Au moment de l'examen du projet de loi EGALIM – pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous – , j'avais demandé que le Gouvernement remette un rapport au Parlement afin de mesurer les conséquences des modes de commercialisation, qu'il s'agisse de l'extension des surfaces commerciales autour des villes, des modes de négociation et des schémas d'approvisionnement, au regard d'autres modèles comme celui de Rungis, réputé le plus vertueux. Mon amendement a été rejeté au prétexte qu'il relevait d'un texte relatif à la mobilité. Or, une fois parvenu à l'examen de ce texte, on nous répond – le procédé n'est pas nouveau – qu'une telle proposition relèverait d'un texte portant sur l'aménagement du territoire ou le commerce.
La question soulevée par notre collègue est pourtant cruciale. En effet, si nous nous demandons souvent quelles sont les conséquences sur le trafic routier de l'extension des zones commerciales dans l'espace, l'étude des conséquences d'une telle extension dans le temps n'a jamais été réalisée. L'ouverture des magasins le dimanche a ainsi des conséquences sur les services publics, sur l'ensemble de la dépense publique – payée par nos concitoyens – , sur la fragmentation des actes compulsifs d'achat et sur la production de carbone.
Je suggère, dans le cadre de la lutte contre le gaspillage et de la lutte pour une utilisation vertueuse des énergies fossiles, de penser à un système plus économe, plus sobre, qui aboutirait à la réduction du commerce le dimanche à sa plus simple expression. Minoritaire au sein de la majorité, je m'étais à l'époque opposé au ministre Macron au sujet de l'extension du travail le dimanche. Je pense que le changement climatique nous conduira à penser les modes de déplacement et les modes de vie dans la perspective d'une plus grande sobriété. La question de l'extension du commerce dans le temps et dans l'espace devra ainsi être appréhendée à l'aune de la lutte contre le changement climatique.