Sur la question du transport aérien, nous sommes nombreux à avoir évolué et à avoir pris conscience de la nécessité d'une solidarité intermodale, en faisant contribuer tout le monde. Mais nous examinons un projet de loi de programmation : hier, nous avons adopté des articles ambitieux et sincères, j'en suis certain – en tout cas, nous ferons en sorte qu'ils le soient, dès le prochain projet de loi de finances, car c'est dans ce cadre que nous devrons aborder ce sujet, comme celui du transport de marchandises, dont nous avons discuté hier. Cependant, il faut, me semble-t-il, que nous entamions dès maintenant, avec le Gouvernement, une réflexion commune sur ces questions : comment taxer un peu plus le transport aérien, qui l'est déjà, Mme la ministre l'a rappelé hier ? comment faire participer aussi le transport de marchandises à l'effort de régénération de notre réseau routier, qui se dégrade, ainsi que je le montre dans un rapport que j'ai rédigé l'an dernier sur le sujet, comme le Gouvernement d'ailleurs ?
Le financement – qui, encore une fois, sera examiné en loi de finances – doit, selon moi, reposer sur un mix. Il ne s'agit pas de faire contribuer uniquement le transport aérien ou le transport de marchandises. J'estime en effet, à titre personnel, que le financement doit venir d'un peu partout, afin de ne pas freiner le développement de secteurs vitaux pour l'économie nationale. Mais nous devons impérativement avancer sur ces questions.
Par ailleurs – sur ce point, je rejoins M. Sermier – , notre réflexion doit être menée à une plus grande échelle que celle de la France, au niveau européen et même international. Pourquoi taxer, par exemple, la liaison Paris-Perpignan lorsqu'on sait que ce trajet dure cinq heures vingt en train, contre une heure vingt seulement en avion ? Dans ces conditions, on peut comprendre les habitants de Perpignan qui prennent l'avion. Et c'est aussi un moyen de désenclaver leur territoire : alors que nous avons beaucoup parlé de désenclavement, on nous propose de taxer un moyen de le favoriser ; c'est assez paradoxal, à mon humble avis.
Je le répète, nous devons aller plus loin et réfléchir tous ensemble à ces questions dès l'examen du prochain PLF. En attendant, dès lors que nous ne connaissons pas l'impact réel des mesures proposées pour les usagers et les entreprises, nous voterons contre ces amendements.