J'apporterai mon témoignage d'élue de la région péninsulaire qu'est la Bretagne et dont la capitale, Rennes, à mi-chemin de Paris et de Brest, bénéficie d'une LGV, une ligne à grande vitesse.
Après les échanges que nous avons eus avec les gilets jaunes qui manifestaient et le grand débat national, nous adhérons tous à la transition écologique et nous sommes tous d'accord pour vouloir l'accompagner. Toutefois, le débat sur la TICPE a fait ressortir un souhait de transparence : où vont ces taxes ? à quoi servent-elles ?
À titre personnel, je suis très favorable à l'introduction d'une écocontribution sur le prix des billets d'avion – en déterminant lesquels, à l'atterrissage en France ou au décollage de la France – , qui aurait le mérite d'être lisible et visible, et donnerait du sens à une taxation du transport aérien.
Au demeurant, je ne suis jamais favorable à la mise en concurrence des modes de transport, qui sont susceptibles d'évoluer. En commission du développement durable, Augustin de Romanet, que nous avons auditionné, a souligné qu'il encourageait les compagnies aériennes, par le biais de la tarification au départ des aéroports gérés par Aéroports de Paris, à contribuer au développement durable en adoptant des modes de transport plus propres et plus vertueux.
Je prends aussi en considération les aspects sociaux des dispositions que nous imaginons. Taxer les compagnies aériennes suppose de tenir compte de la résilience des compagnies low cost, telles Ryanair, qui dessert l'aéroport de Rennes Bretagne : en cas de taxation, elles agiront comme un étau en renforçant leurs économies d'échelle, ce qui aurait des conséquences sur leurs effectifs.