Les campagnes de désinformation russes, la diffusion en direct des attentats de Christchurch, la crise des gilets jaunes ou dernièrement les fausses informations sur les populations roms montrent que la haine sur internet a pour vecteur principal les réseaux sociaux. Facebook étant le plus grand réseau social au monde et la principale porte d'entrée vers l'information pour des millions de gens, cette entreprise devrait avoir une responsabilité forte en matière d'accès à l'information. Or en fait de déontologie, il n'y a que l'autorégulation d'une entreprise multinationale. Dans ces conditions, ne pensez-vous pas qu'il conviendrait d'instaurer un nouveau rapport de force entre les réseaux sociaux et les individus ? Nous avons tous conscience du problème que posent ces grandes entreprises du numérique qui sont désormais partie intégrante de nos vies, et parce que ce problème soulève des enjeux importants, il est nécessaire d'y apporter une réponse forte. Que pensez-vous de l'idée de créer une autorité administrative spécifique dont la seule prérogative serait de réguler les réseaux sociaux ? En effet, l'autorégulation ne semble pas fonctionner, comme l'a souligné un rapport parlementaire britannique qui vise à empêcher que les entreprises comme Facebook continuent à se comporter comme des « gangsters du numérique ».