Comme vous, madame la ministre, je me réjouis que l'année 2018 ait été marquée par une exécution plus rigoureuse du budget de la défense. Mais, comme plusieurs de mes collègues, je me désole que cette exécution ait été entachée, en fin d'année, par une entorse au principe de financement interministériel des opérations extérieures, même si pas un euro, vous l'avez dit, n'a manqué au budget des armées.
Je vais concentrer mon propos sur certains événements qui ont marqué la défense française en 2018, et qui ont des implications sur notre politique européenne ou étrangère.
Je pense d'abord au Fonds européen de défense, et à ce qui l'a préfiguré – le programme européen de développement industriel pour la défense (PEDID). Pouvez-vous nous dire quels sont les acquis des deux mécanismes ? L'évolution des discussions avec nos partenaires sur les projets va-t-elle dans le sens des intérêts et ambitions de la France ? Autrement dit, parvenons-nous à échapper à l'éternelle logique du retour géographique, peu propice à l'émergence d'une industrie de défense européenne forte et intégrée ?
Autre chantier majeur de l'année 2018, l'Initiative européenne d'intervention (IEI), lancée en juin 2018 par le Président Macron. Elle a vocation à favoriser l'émergence d'une culture stratégique européenne commune, prélude à des engagements conjoints en opération. Où en sommes-nous ? Qu'avons-nous accompli ? Quelle est notre feuille de route ?
L'année 2018 a également vu les premières opérations de la force conjointe du G5 Sahel, à laquelle la France apporte un soutien politique et opérationnel indispensable. D'après nos informations, cette force manque encore cruellement de moyens, de formation, d'entraînement, dans un contexte où les 400 millions d'euros promis par la communauté internationale tardent à arriver. Pouvez-vous nous dire précisément ce qu'il en est ? Que ressort-il des retours d'expérience de nos militaires de Barkhane, qui la côtoient sur le terrain ? Avons-nous encore l'espoir que cette force soit placée sous mandat de l'Organisation des Nations unies, ce qui lui donnerait accès à des financements et renforcerait sa légitimité ?
Enfin, je conclurai sur le rapprochement Naval Group-Fincantieri, qui a refait surface depuis quelques jours alors qu'il semblait mal engagé. Pouvez-vous nous préciser le calendrier et les modalités de cette union, et nous expliquer en quoi elle profitera à l'industrie de défense française ?