Intervention de Éric Woerth

Réunion du mercredi 12 juin 2019 à 9h30
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Woerth, président :

Je vous engage à vous y plonger, plutôt que de critiquer sans lire, et à proposer de temps en temps des réductions sérieuses et solides de la dépense publique, ce qui n'a jamais été le cas jusqu'à présent.

Je voudrais également rappeler quelques vérités, monsieur Cazeneuve. Vous nous dites que vous avez rétabli le pouvoir d'achat des Français, mais enfin, vous avez surtout retiré du pouvoir d'achat aux Français, et ce n'est qu'ensuite, dans l'urgence et la panique, que vous leur en avez redonné : c'est dans cet ordre-là que les choses se sont faites. Ce pouvoir d'achat, qui plus est, vous le redonnez à crédit, ce que vous savez également, à moins que le Premier ministre, tout à l'heure, ne nous annonce des mesures précises de réduction de la dépense – mais ce ne sera pas le cas. Je ne fais là que rappeler des faits : tout cela est très objectif.

Vous vous êtes félicités de la baisse de l'impôt sur le revenu, alors que, dès le budget 2018, vous vous étiez opposés avec constance à toutes les propositions des Républicains allant dans ce sens. Vous en aviez même fait vos choux gras, considérant que c'était une mesure complètement inutile, voire dangereuse – jusqu'à ce que le Président de la République décide de l'adopter. À ce moment-là, vous avez fait un tête-à-queue, déclarant que c'était formidable. Il faut quand même rappeler comment les choses se sont passées.

Par ailleurs, vous distribuez du pouvoir d'achat, mais cela ne se retrouve pour l'instant que dans l'épargne, et vous le savez bien. Peut-être, un jour, cela se retrouvera-t-il dans la consommation – cela finit toujours par alimenter la consommation, à un moment donné, mais pour l'instant, je le répète, les mesures se traduisent par une augmentation du taux d'épargne des Français.

Les retraités ne sont pas « aisés » à partir de 2 000 euros. On ne peut pas dire cela ; personne ne saurait accepter cet adjectif.

Enfin, monsieur Mattei, nous aurions bien sûr pu proposer ces dispositions dans le cadre d'un projet de loi de finances et, de fait, vous auriez dû faire un projet de loi de finances rectificative. Il y avait tout à fait matière à cela. À ce moment-là, vous avez absolument raison, nos propositions y auraient trouvé un véhicule plus adapté qu'une proposition de loi mais, l'opposition ayant assez peu d'outils à sa disposition, contrairement à la majorité, nous utilisons celui-là à plein pour montrer la cohérence de nos propositions.

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