Je suis, pour ma part, assez atterré par le débat que nous avons ce matin. Je croyais naïvement qu'après deux ans d'exercice du pouvoir et l'épisode des « gilets jaunes », vous seriez plus à l'écoute. D'ailleurs, il y a deux jours, le Président de la République a déclaré qu'il fallait changer de méthode.
Une proposition est faite : étudions-la, en en restant au fond, pour voir si elle a du sens ou pas, et essayons de dire si on est d'accord ou pas. Je ne prendrai qu'un exemple, monsieur Cazeneuve : la diminution des APL. Quand vous l'avez décidée, nous vous avons dit : « C'est une connerie ». À vous entendre, nous ne comprenions rien à rien. Deux ans après, le Président de la République lui-même a reconnu qu'il s'agissait bien d'une connerie. De temps en temps, on peut essayer de travailler au fond, plutôt que d'expliquer : « Avant, vous étiez méchants ; après, vous n'étiez pas gentils » – on s'en fout, de tout cela ! La question est de savoir si les propositions vont dans le bon sens ou pas. Si nous réussissons, un jour, collectivement, à prendre du recul pour analyser les choses au fond, peut-être nous en sortirons-nous. En revanche, si nous continuons à expliquer que la majorité a raison et l'opposition tort, cela ne marchera jamais.